Marlene is detached from reality, and that makes her a dangerous person. She thinks all men are violent, regardless of fact truth or reality.
Brig, Soren and Reidar- when you are a father and husband, your life will be at the emotional whimsy of Marlene.
Violences conjugales : Marlène Schiappa annonce la création d’un réseau mondial des forces de police
INTERVIEW – Dans le cadre du forum Génération Egalité, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, annonce avec l’ONU Femmes, le lancement d’un réseau mondial des forces de sécurité intérieure mobilisées contre les violences conjugales.
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Depuis mercredi 30 juin et jusqu’au vendredi 2 juillet, plusieurs milliers de délégués représentants des Etats et des ONG se retrouvent à Paris, pour le Forum Génération Egalité. Il s’agit de la plus importante convention de l’ONU sur ce sujet depuis la Conférence de Pékin, en 1995. A cette occasion, la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, annonce la création avec ONU Femmes d’un réseau mondial des forces de sécurité intérieure. L’objectif? Lutter contre les violences conjugales et protéger les femmes.
En quoi va consister ce réseau mondial des forces de sécurité intérieure?
Nous créons avec Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d’ONU femmes, à l’occasion du Forum Génération Egalité, une coalition d’actions concrète pour mieux lutter contre les violences conjugales à travers le monde. C’est une initiative inédite que nous prenons face à ce fléau structurel qui concerne tous les pays du monde, pas un n’a réussi à éradiquer les violences conjugales. Selon l’ONU, il y a 87.000 femmes tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint dans le monde, par an. C’est un fléau mondial. Une femme sur trois dans le monde a déjà subi au moins une fois les violences de son partenaire ou ex-partenaire selon l’ONU.
Nous avons décidé de créer ce réseau mondial des forces de l’ordre pour échanger des bonnes pratiques afin de faire reculer ces violences. La police et la gendarmerie sont notre instrument le plus important contre les violences dont les femmes sont victimes : 400.000 interventions pour protéger des femmes et des enfants des violences rien que l’an dernier. Pour progresser, il faut que l’on puisse rendre partout dans le monde la police sensible à cette question, comme elle l’est de plus en plus en France. L’idée, c’est que les femmes puissent déposer plainte systématiquement face à des violences conjugales, que la gravité des actes ne soit plus sous évaluée ou relativisée. Les formulaires et les questions posées pendant les plaintes doivent être appropriés. Les victimes doivent bénéficier d’un accompagnement adapté dans les commissariats partout dans le monde. Pour cela, il faut que les policiers soient formés et que les forces de l’ordre soient féminisées. Plus il y aura de femmes au sein des forces de l’ordre, mieux les violences conjugales seront prises en compte.
Quand ce réseau mondial sera-t-il mis en place et quels sont les pays qui ont rejoint cette coalition?
Cela fait plusieurs mois qu’on y travaille. Ce vendredi 2 juillet, c’est le lancement concret de cette coalition avec l’ONU femmes. Elle a vocation à regrouper des ministres de l’Intérieur mais aussi de la Justice à travers le monde, ainsi que des responsables de forces de l’ordre. La direction générale de la police et de la gendarmerie nationale, par exemple, sera représentée. On retrouve aussi sur ces questions le ministre de la Justice islandais, le ministre de l’Intérieur du Mexique. Une vingtaine de pays ont déjà fait part de leur volonté d’adhérer à cette coalition. Le principe, c’est que le pays qui rejoint ce réseau prend des engagements qui pourront être vérifiés par des activistes, par l’ONU et par la société civile pour créer une dynamique positive à l’échelle internationale. Tout cela avec un vademecum mondial de bonnes pratiques en matière de détection du risques, d’accueil et de prise en charge par les forces de l’ordre au niveau mondial.
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Que contient ce manuel de bonnes pratiques?
Notre but est de travailler pour dépister les violences conjugales mais aussi sur la formation des forces l’ordre. On s’appuie sur le travail mené par ONU femmes pour recenser partout dans le monde les formations dispensées aux policiers sur ces questions. L’autre priorité est la féminisation des forces de l’ordre, y compris à un haut niveau de responsabilité, afin d’avoir une police mixte qui ressemble à la population. C’était le sens de la campagne lancée en mars ” vous êtes féministe, devenez policière ! “.
L’amélioration de la coopération et de la coordination entre la justice et la police est aussi abordée. Au-delà de la prise de plainte, il est primordial de transmettre ces plaintes à la justice pour que la justice puisse être rendue. Il y a une impunité des auteurs de violences conjugales au niveau mondial. Enfin, nous créons aussi une plate-forme d’expertise avec ce vademecum sur les bonnes pratiques à partager pour les forces de sécurité intérieure. Chaque pays avance dans son coin pour renforcer l’action de sa police, l’idée c’est qu’on puisse avoir enfin des retours très concrets à partager.
Certaines pratiques ont-elles inspiré la France pour la mise en place de futures mesures supplémentaires?
C’est vraiment un échange. Cette coalition se réunira au moins une fois par an pour vérifier que les engagements ont été tenus et pour accueillir des nouveaux membres. Ce que la France amène au pot commun, c’est ce qu’a fait la France suite aux Grenelles des violences conjugales. Nous avons déjà formé 88.000 policiers et gendarmes. Maintenant dans notre formation initiale, la formation devient obligatoire pour les policiers et les gendarmes. Nous avons aussi créé des postes d’intervenants sociaux en commissariats. C’est assez rare en Europe d’avoir des intervenants sociaux, des assistants sociaux, des psychologues dans les commissariats pour cette prise en charge. Nous sommes aussi l’un des seuls pays qui permet de saisir les armes des conjoints violents. Il y a beaucoup d’ONG féministes aux Etats-Unis qui souhaitent que l’on promeuve cela à l’étranger.
Des associations déplorent des moyens insuffisants en France pour lutter contre les violences faites aux femmes. Que leur répondez-vous?
C’est leur rôle. J’écoute ce que disent les associations. C’est pour cela que nous avons voulu qu’il y ait des associations et des représentants de la société civile dans ce réseau mondial afin de partager aussi ce qui ne va pas. L’idée est aussi d’identifier les points de dysfonctionnements comme d’amélioration et de lutter pour les implémenter. Il n’y a jamais assez d’argent pour protéger les femmes, on peut toujours en mettre plus. C’est aussi pourquoi Emmanuel Macron a fait appel à des fonds privés. Des entreprises mettent beaucoup d’argent sur la table au niveau mondial aussi, comme Kering ou l’Oréal que je remercie.
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Des forces de l’ordre supplémentaires vont-elles être déployées pour lutter contre les violences conjugales en France?
Le président de la République Emmanuel Macron s’est engagé à recruter 10.000 policiers et gendarmes sur l’ensemble du quinquennat. Environ 6.500 ont déjà été recrutés. Le reste le sera comme l’a souhaité le ministre de l’Intérieur. Ce qui est important pour nous, c’est que ces policiers et gendarmes soient bien formés. Depuis les Grenelles des violences conjugales, il y a eu une vraie révolution de la formation des forces de l’ordre puisque maintenant 100% de ceux qui sortent de l’école sont formés.
Cette formation pourrait-elle être encore améliorée avec la création de ce réseau?
Tout ce que nous faisons est issu du Grenelle des violences conjugales mais on peut encore faire mieux. Il y a encore des dysfonctionnements, il y a encore des choses à améliorer. Ce qui est intéressant avec ce réseau mondial, c’est de présenter ce que l’on fait mais aussi de dire aux autres pays “et vous qu’est-ce que vous faites? De quoi peut-on s’inspirer?”. En France, le gros point noir, c’est la coopération police-justice et l’information des victimes. Nous y travaillons avec Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti. Nous avons aussi un travail à faire pour améliorer la connaissance des dispositifs comme les bracelets anti-rapprochement ou les téléphones grave danger. Récemment, il y a eu une prise de conscience sur les violences conjugales. Mais il faut encore accélérer et que cela devienne la norme.
D’autres outils pourraient-ils être mis en place?
Il a fallu attendre 2017 pour que la lutte contre les violences conjugales soit une priorité, le président de la République en a fait la grande cause de son quinquennat et nous avons organisé une mobilisation inédite, avec des mesures concrètes, avec le Grenelle des violences conjugales. Ces avancées sont importantes mais pas suffisantes tant qu’il y aura encore un féminicide, un féminicide de trop, une femme victime de violences conjugales, une victime de trop. On se doit de faire plus, la France prend toute sa place de leader. Avec cette coalition l’idée est d’échanger, repérer ce qui fonctionne ailleurs, et l’inclure en France y compris si ça doit bousculer certaines habitudes si c’est pour mieux protéger les femmes.